La saison internationale d’endurance se terminait ce week-end sur le circuit d’Abu Dhabi. L’occasion était donnée au Haas Racing Team qui engageait l’unique Audi R8 LMS GT3 EVO II, de se confronter aux plus grands. Pour la première fois, l’équipe d’Antigua participait à une épreuve de l’Intercontinental GT Challenge, autant dire que le défi était impressionnant et la pression décuplée.
Arrivé en début de semaine, le container du Haas Racing team n’avait pu être récupéré par l’équipe que mercredi… une sacré malchance pour les mécaniciens qui n’avaient que peu de temps pour remonter la voiture. Lors des essais libres, Xavier Knauf rencontrait des problèmes de freins, nécessitant des interventions mécaniques. S’en suivait un autre problème de boîte de vitesses, qui forçait l’équipe à la démonter et la remonter complètement vendredi soir.
Après une nuit de travail acharné, les essais libres de samedi se déroulaient sans problème, permettant à la #2 de terminer dans le top 10.
Les qualifications furent perturbées à deux reprises par des accidents durant les Q2 et Q3, forçant la direction de piste à déployer par deux fois le Full Course Yellow, afin de réparer les rails de sécurité.
L’un après l’autre Xavier Knauf en Q1, Grégory Servais en Q2, Miika Panu en Q3 et Grégory Guilvert en Q4 réalisaient des chronos tout à fait respectables dans le top 3 ou 4 des GT3 am. Au final, la moyenne de la seule Audi du plateau en 1:53.570, lui permettrait de prendre le départ des Gulf 12 Hours depuis la 4e place de la catégorie et sur la 10e ligne de la grille.
Le “Petit Poucet” peut être fier de son résultat avec de belles performances parmi les grands de l’endurance
Le challenge était de taille pour le Haas Racing. Pour sa première participation à ce niveau, le team faisait office de ‘petit poucet’ comme le dit si bien sa propriétaire Sandrine Haas. Miika Panu prenait le départ depuis la 10e ligne et réalisait un relais incroyable en gagnant trois places dès le premier tour, pour s’installer en tête de la catégorie dès le 5e lap. Il ne s’arrêtait pas en si bon chemin, puisqu’après 19 tours, il pointait à la 3e place du classement général. Le Full Course Yellow, déployé après une heure de compétition, suite à l’accident de la #59 impliquant la réparation des barrières de sécurité, ne démoralisait pas le Finlandais, puisqu’il prenait même la tête de la course à la reprise et au top de la deuxième heure. Il rentre au stand pour changement de pilote alors que le vert est mis … dommage, le coup de poker du team manager n’aura pas payé cette fois-ci. Grégory Servais prend le relais après 44 tours et ressort en 7e position au général et 3e des GT3 am. Il remonte malgré la pression qui lui est mise par sa rivale, la Mercedes #3 de 2 Seas Motorsport pour finalement reprendre la tête de la course alors que la 3e heure vient de sonner.
Le Belge remet la voiture à son coéquipier français Grégory Guilvert qui réalise des chronos proches de ceux des concurrents de la catégorie ProAm. C’est au tour de Xavier Knauf de prendre le volant après 111 tours du circuit d’Abu Dhabi. Xavier, le petit nouveau dans cette catégorie roule moins vite que ses coéquipiers, mais maintient la position de la #2 dans le top 10 au classement général. Miika Panu reprend le manche à 15h09 et à la mi-course, le petit poucet du plateau pointe toujours dans le top 10 malgré une touchette de Miika qui rendra la voiture moins praticable et moins performante. Les prochaines six heures seront plus compliquées. Si Gregory Guilvert signe le meilleur chrono en course au tour 204 en 1 :53.394, tout en réduisant l’écart sur la Mercedes, l’équipe ne parviendra pas à revenir dans les hauts du classement alors que la nuit commence à tomber sur Abu Dhabi.
Il reste moins de quatre heures à parcourir quand Grégory Servais prend le relais sur Xavier Knauf 4e des GT3am. Il roule dans les mêmes temps que ses concurrents et réduit l’écart, mais ce ne sera pas suffisant. Greg Guilvert fera à son tour son possible pour réduire la distance avec ses concurrents avant de remettre la voiture entre les mains de Xavier. C’est Miika Panu qui passera sous le drapeau à damier, un peu déçu de n’être pas parvenu à réitérer ses performances du début de course, à cause d’une voiture désormais plus difficile à piloter.
Sandrine HAAS :
« C’est la première fois que nous participions à une course de l’Intercontinental GT Challenge et pouvoir se frotter à des équipes beaucoup plus expérimentées, c’est une belle motivation ! Nous sommes bien-sûr un peu déçus de ne pas être dans le top 3 de notre catégorie, mais tout de même satisfaits de ce week-end. Nous avons débuté la semaine avec des problèmes divers et variés, à commencer par l’accès au container qui ne nous a été accordé que mercredi… Ce temps perdu, il est très difficile de le rattraper sur trois jours. Ensuite nous avons dû changer complètement la boîte durant la nuit de vendredi à samedi, nos mécaniciens ont très peu dormi, mais étaient à 100% présents et efficaces. Notre objectif était avant tout de terminer cette course de haut niveau… Il ne faut pas oublier que notre équipe n’a même pas un an, puisque notre première épreuve était les 24 Heures de Dubai en janvier 2023. L’intercontinental GT Challenge, c’est encore un niveau supérieur et nous sommes arrivés au bout. Bien-sûr, grimper sur le podium des GT3 aurait été magnifique…
Nous apprenons à chaque rendez-vous et cette fois-ci avons aussi découvert un nouveau règlement. Je suis vraiment fière de mon équipe de « Petit Poucet du paddock». Nos mécaniciens sont mes super héros, ils donnent tout et le meilleur d’eux-mêmes pour que l’équipe soit performante et une fois de plus, ils ont confirmé qu’ils sont supers.
Nos pilotes sont contents car nous avons su créer la surprise… mais il y a aussi une petite déception… Cela dit, nous savons très bien que nous sommes les petits et qu’il y avait peu de chance que nous parvenions à rester au top de ce type d’épreuve pendant douze heures, c’est encore un peu tôt. Mais ça fait du bien au moral des troupes quand on voit sa voiture tout en haut du tableau, il faut bien l’avouer. Nous vous donnons maintenant rendez-vous aux 24 Heures de Dubai en janvier 2024.»
Xavier KNAUF :
« Ma première expérience avec une vraie GT dans une compétition internationale est vraiment incroyable. Mes premiers tours ont été un peu laborieux, mais je suis parvenu à comprendre la voiture au fil des tours. Je me suis vraiment fait plaisir au volant de l’Audi, au sein du Team Haas et sur ce magnifique circuit. Maintenant je suis épuisé, mais je me réjouis déjà de renouveler l’expérience avec Haas Racing, c’est une chouette équipe. »
Grégory SERVAIS :
« C’était super… personne ne s’attendait à ce que l’on puisse occuper la tête. Je participais pour la première fois à ce niveau de compétition et je dois avouer que j’étais un peu stressé lors de mon premier relais, d’autant plus que j’avais arraché le câble de ma radio en m’installant dans la voiture… J’ai ensuite été victime d’une touchette en piste, mais nous sommes parvenu à maintenir un bon rythme en début de course. Par la suite, un accrochage à la mi-course a endommagé l’aérodynamisme de la voiture et à partir de là il était devenu compliquer de continuer à aligner de bons chronos. Nous pouvons tous être fiers de la course que nous avons réalisée aujourd’hui. Évidemment la 4e place c’est la pire, mais nous avons beaucoup appris. C’était une belle expérience pour le team et pour les pilotes. Et merci à notre équipe de mécaniciens ; ils ont dormi huit heures en trois jours, c’est vraiment pas beaucoup, mais ils ont assuré jusqu’au bout. Nous aurions aimé leur offrir un podium… ce n’est pas le cas, mais ça n’enlève rien au travail qu’ils ont accompli et à la reconnaissance que nous leur devons. La prochaine sera mieux. »
Miika PANU :
« Pour un début en GT World Challenge, on peut dire que c’est une bonne surprise. Jamais je n’aurais pensé être capable de passer de la 19e place au général à la première… Le réglage de la voiture était parfait durant mon premier relais. Cependant lors de mes derniers stints, j’avais du mal à gérer le comportement de la voiture et des pneus. Mais étant donnée la qualité de l’équipe et la performance de la voiture, il n’y a aucun doute que nous puissions faire beaucoup mieux la prochaine fois. »
Gregory GUILVERT :
« Nous avons eu des contacts en piste dans la première partie de la course, et avons décidé de prendre le risque d’aller au bout avec la voiture telle quelle en espérant pouvoir aller chercher un podium. Nous avons manqué de rythme suite aux deux contacts, notamment celui qui a endommagé les trains roulants. Je suis avant tout très heureux d’avoir vu notre voiture passer sous le drapeau à damiers, car malgré tout ce n’était pas gagné d’avance. L’équipe a fait un très beau travail pour nous le permettre. Alors oui, nous sommes au pied du podium, mais pour une première c’est très bien. J’espère bien renouveler l’expérience. »